ÉLISÉE RECLUS – L’ÉVOLUTION, LA RÉVOLUTION ET L’IDÉAL ANARCHISTE


Nous voulons savoir. Nous n’admettons pas que la science soit un privilège, et que des hommes perchés sur une montagne comme Moïse, sur un trône comme le stoïcien Marc Aurèle, sur un Olympe ou sur un Parnasse – en carton, ou simplement sur un fauteuil académique, nous dictent des lois en se targuant d’une connaissance supérieure des lois éternelles. Il est certain que parmi les gens qui pontifient dans les hauteurs, il en est qui peuvent traduire convenablement le chinois, lire les cartulaires des temps carolingiens ou disséquer l’appareil digestif des punaises ; mais nous avons des amis qui savent en faire autant et ne prétendent pas pour cela au droit de nous commander. D’ailleurs, l’admiration que nous éprouvons pour ces grands hommes ne nous empêche nullement de discuter en toute liberté les paroles qu’ils daignent nous adresser de leur firmament. Nous n’acceptons pas de vérité promulguée : nous la faisons nôtre d’abord par l’étude et par la discussion, et nous apprenons à rejeter l’erreur, eût-elle un millier d’estampilles et de brevets. Que de fois en effet, le peuple ignorant a-t-il dû reconnaître que ses savants éducateurs n’avaient d’autre science à lui enseigner que celle de marcher paisiblement et joyeusement à l’abattoir, comme ce bœuf des fêtes que l’on couronne de guirlandes en papier doré !

Des professeurs cousus de diplômes nous ont complaisamment fait valoir les avantages que présenterait un gouvernement composé de hauts personnages comme ils le sont eux-mêmes. Les philosophes, Platon, Hegel, Auguste Comte ont orgueilleusement revendiqué la direction du monde. […] Le plus obscur de ceux qui luttent et souffrent pour la justice nous en enseigne davantage.

Les fortunés qui sont épargnés ou seulement effleurés par le malheur, font comme s’ils ne s’étaient pas aperçus de ces hécatombes, ils s’arrangent de leur mieux pour vivoter tranquillement, comme si tous ces désastres n’étaient pas des réalités tangibles !

N’est-il pas vrai que des millions d’hommes en Europe, portant le harnais militaire, doivent pendant des années cesser de penser à haute voix, prendre le pas et le pli de la servitude, subordonner toutes leurs volontés à celle de leurs chefs, apprendre à fusiller père et mère si quelque despote imbécile l’exige ? N’est-il pas vrai que d’autres millions d’hommes, plus ou moins fonctionnaires, sont également asservis, obligés de se courber devant les uns, de se redresser devant les autres, et de mener une vie conventionnelle presque entièrement inutilisée pour le progrès ? N’est-il pas également vrai que chaque année des millions de délinquants, de persécutés, de pauvres, de vagabonds, de sans-travail, se voient enfermés en cellules, soumis à toutes les tortures de l’isolement ! Et, comme conséquence de ces belles institutions politiques et sociales, n’est-il pas vrai que les hommes s’entre-haïssent encore de nation à nation, de caste à caste ? La société ne vit-elle pas en un tel désarroi, que, malgré la bonne volonté et le dévouement de beaucoup d’hommes généreux, le pauvre qui souffre de la faim risque de mourir dans la rue, et que l’étranger peut se trouver seul, complètement seul, sans un ami, dans une grande cité où pourtant les hommes, de prétendus « frères » grouillent par myriades ? Ce n’est pas « sur un volcan »,c’est dans le volcan même que nous vivons, dans un enfer ténébreux, et si nous n’avions pas l’espoir du mieux et l’invincible volonté de travailler pour un avenir meilleur, que nous resterait-il à faire, sinon à nous laisser mourir, comme le conseillent, sans oser le faire, tant de malheureux plumitifs, et comme l’accomplissent, plus nombreux chaque année, des légions de désespérés ?

L’histoire nous dit que toute obéissance est une abdication, que tout servitude est une mort anticipée ; elle nous dit aussi que tout progrès s’est accompli en proportion de la liberté des individus, de l’égalité et de l’accord spontané des citoyens ; que tout siècle de découvertes fut un siècle pendant lequel le pouvoir religieux et politique se trouvait affaibli par des compétitions, et où l’initiative humaine avait pu trouver une brèche pour se glisser, comme une touffe d’herbes croissant à travers les pierres descellées d’un palais.

Je me rappelle encore la stupeur que la proclamation de la « République » produisit en 1848 chez les paysans de nos campagnes : « Et pourtant il faut un maître ! » répétaient-ils à l’envi. Aussi s’arrangèrent-ils bientôt de manière à se donner ce maître, sans lequel ils ne s’imaginaient pas de société possible : évidemment leur monde politique devait être fait à l’image de leur propre monde familial, dans lequel ils revendiquaient l’autorité, la force même et la violence.

Sous ses mille transformations, l’État, fût-il le plus populaire, n’en a pas moins pour principe premier, pour noyau primitif, l’autorité capricieuse d’un maître

[Le magistrat] dispose du glaive de la loi, il tient les clefs du cachot ; il se plaît à torturer matériellement et moralement les prévenus par le secret, la prison préventive, les menaces et les promesses perfides de l’accusateur dit « juge d’instruction »; il dresse les guillotines et tourne la vis du garrot ; il fait l’éducation du policier, du mouchard, de l’agent des mœurs ; c’est lui qui forme, au nom de la « défense sociale », ce monde hideux de la répression basse, ce qu’il y a de plus repoussant dans la fange et dans l’ordure.

Et de toutes les autres institutions d’État, qu’elles se disent « libérales », « protectrices » ou « tutélaires », n’en est-il pas comme de la magistrature et de l’armée ? Ne sont-elles pas fatalement, de par leur fonctionnement même, autoritaires, abusives, malfaisantes ?

Jusqu’aux savants, qui, oublieux du temps où ils constituaient une république internationale de par le monde, parlent de « science française », de « science allemande », de « science italienne » comme s’il était possible de cantonner entre des frontières, sous l’égide des gendarmes, la connaissance des faits et la propagation des idées : on vante le protectionnisme pour les productions de l’esprit comme pour les navets et les cotonnades.

Il faut être naïf parmi les naïfs pour ignorer que les « catéchismes du citoyen » prêchent l’amour de la patrie pour servir l’ensemble des intérêts et des privilèges de la classe dirigeante, et qu’ils cherchent à maintenir, au profit de cette classe, la haine de frontière à frontière entre les faibles et les déshérités. Sous le mot de patriotisme et les commentaires modernes dont on l’entoure, on déguise les vieilles pratiques d’obéissance servile à la volonté d’un chef, l’abdication complète de l’individu en face des gens qui détiennent le pouvoir et veulent se servir de la nation tout entière comme d’une force aveugle.

Reclus, E. (1902). L’évolution, la révolution et l’idéal anarchiste. chap 4. http://classiques.uqac.ca/classiques/reclus_elisee/evolution_revolution_anarchique/evolution_revolution_anarchie.pdf

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PHILOSOPHER – PARMÉNIDE


« Ne reste plus que le seul exposé de la voie : ce qui « est » existe » .

Parménide. Fragment

Dans cette citation, Parménide expose sa méthode pour élaborer des connaissances : pour parler des choses, il faudrait s’assurer qu’elles existent réellement. Parménide ira même plus loin en déclarant que tout ce qui change n’existerait pas réellement. Cette approche est évidemment abusive, mais Parménide mettait tout de même en avant quelque chose de pertinent : la possibilité et l’importance de connaître réellement le monde. C’était l’un des premiers à faire un pas sincère vers la connaissance. Alors, malgré ses écueils, Parménide a-t-il finalement ouvert la voie de la connaissance ?

Parménide d’Élée est un philosophe grec née à la fin du 6e siècle avant notre ère dans le sud de l’Italie. Il meurt au milieu du −5e siècle. Issu d’une famille riche et puissante, il est possible qu’il ait été législateur dans sa ville natale. Parménide est célèbre pour son traité intitulé De la Nature (« Parménide », 2018). Dans ce traité, qui prend la forme d’un mythe allégorique, Parménide expose la voie qui mène à la déesse de la vérité (Sachot, 2016). Parménide s’est inspiré de la philosophie de la nature développée au sein de l’école de Milet. Selon Théophraste, élève d’Aristote et botaniste, Parménide est le premier à nommer l’« Univers » comme un tout uni. Il est l’un des premiers à affirmer que la Terre est sphérique et située au centre de l’univers. Par ailleurs, il s’est également inspiré des théories arithmétiques de Pythagore. Il a ainsi introduit la logique dans la pensée grecque. Parménide est un des philosophes les plus considérables dans l’histoire de la philosophie. Platon a même consacré une œuvre qui porte son nom (« Parménide », 2018).

Comme nous l’avons dit, Parménide était l’un des premiers à étudier la nature comme un tout unique. Cependant, il ne vérifiait pas empiriquement ses hypothèses. Elles n’étaient donc que des vues de l’esprit, de simples idées qu’il plaquait sur le monde. Sa méthode s’appuyait en effet essentiellement sur la logique. Il considérait que le monde était aussi immuable qu’une vérité logique. L’accent excessif qu’il donnait à la raison peut conduire à une interprétation idéaliste de son œuvre. En effet, son œuvre est très malléable aux interprétations. Ce problème est renforcé par son recours aux divinités grecques conventionnelles pour exposer sa philosophie. Parménide préférait le registre mythique aux exemples sociaux ou politiques comme si une œuvre de raison devait taire ces sujets. Bien qu’il écrivit principalement sur la connaissance, éviter toute considération morale était une erreur. D’autant plus que sa vision fixiste du monde peut aisément soutenir des attitudes politiques conservatrices : si le monde est fixe, nous ne pourrions changer la société. Ce mythe légitime alors un état de fait inégalitaire. Brisons-le.

UNE MÉTAPHYSIQUE IMMOBILE

Au début du 5e siècle avant notre ère, après avoir été occupé par une révolte en Égypte, l’Empire perse a organisé une grande expédition contre la Grèce. Certaines cités se sont soumises, mais d’autres ont formé une alliance sous l’hégémonie de Sparte. Cela a marqué le début des guerres médiques, marqué par la bataille de Marathon et celle des Thermopyles. Les guerres médiques se sont terminées par la défaite de l’Empire perse lors de la bataille navale de Salamine. Athènes a ensuite enrôlé dans la Ligue de Délos toutes les îles grecques précédemment sous domination perse. Ainsi Athènes a établi son hégémonie militaire et commerciale sur la mer Égée. Au milieu du 5e siècle avant notre ère, la ligue de Délos était devenue de fait un empire athénien (« Histoire de la Grèce antique », 2019). Durant cette période, de nombreux philosophes sont apparus progressivement. Certains penseurs comme Parménide, Empédocle ou encore Leucippe, inauguraient de nouvelles manières d’envisager le monde. Comme Parménide, ces philosophes faisaient bien souvent partie de la classe sociale dominante qui reposait de plus en plus sur l’esclavage et le commerce (Charbonnat, 2007 ; « Grèce antique », 2019).

L’interprétation du texte de Parménide n’est pas évidente, elle donne toujours lieu à des divergences inconciliables entre les commentateur·ices (Sachot, 2016). À l’époque, la réflexion philosophique portait avant tout sur la nature. Pourtant, l’interprétation privilégiée de la pensée de Parménide est souvent une interprétation néoplatonicienne qui s’intéresse d’abord à la raison. Le néoplatonisme s’inspire de Platon et met l’accent sur les aspects mystiques et religieux. Ce courant présente Parménide comme le « Père de la métaphysique » – du grec méta-physika : « au-delà-de-la-nature » (Charles, 2001). La métaphysique sera centrale pour la scolastique, un courant philosophique issu des universités du Moyen Âge étudiant les textes sacrés et les philosophes grecs. Aujourd’hui, le domaine de réflexion de la métaphysique est désigné, dans un lexique plus scientifique, d’« ontologique » – de onto-logos : « le-discours-sur-l’être » (« Métaphysique », 2019). Toute l’œuvre de Parménide portait justement sur sa notion d’« être » : « « Est » m’est le point commun d’où je pars » – Parménide. Ce terme désigne tout ce qui existe, le tout. À travers un mythe allégorique, il exposait alors ses conceptions et ses voies d’explication de l’être, de ce qui est. Parménide s’accordait avec Xénophane et sa conception d’un tout divin et matériel. Cela met à mal l’interprétation des néoplatoniciens dans laquelle Parménide ne s’intéresse pas d’abord aux choses de la nature. En effet selon le philosophe Jamblique : « Quand on cite des philosophes de la nature, on nomme en premier lieu Empédocle et Parménide d’Élée. » Quant à Platon, dans son œuvre le Parménide, il opposait à Parménide et son disciple Zénon qu’il ne fallait pas penser uniquement aux choses visibles mais aussi aux choses de la raison, aux formes. Cela tend à montrer que le sens de « choses visibles » a içi le sens de chose matérielle. L’interprétation néoplatonicienne ne semble donc pas être la bonne.

Aborder Parménide à travers ses différences avec Platon permet bien de comprendre sa pensée. Selon Platon, le monde serait une représentation d’une réalité supérieure alors que pour Parménide il serait une réalité qui se suffirait à elle-même (Charles, 2001). Pour Platon, les idées seraient séparées du monde, il était dualiste alors que pour Parménide le monde serait un, son ontologie était moniste, du grec monos « unique ». Le monisme de Parménide évitait ainsi de nombreux écueil tournant autour de l’interaction possible entre deux entités séparé ontologiquement. Parménide tentait par ailleurs d’expliquer les choses, comme la vieillesse par exemple, par des processus naturels : l’âme étant faite de feu, la vieillesse serait une diminution progressive de sa chaleur. Et contre la vieillesse il insistait alors sur l’importance de la nourriture. Il tentait aussi d’expliquer la procréation humaine de manière similaire. Pour Parménide, la génération sexuelle dépendait du père et « Lorsque la semence provient du testicule droit, les fils ressemblent à leur père, et du testicule gauche, à leur mère » (Charles, 2001). Cela est évidemment ridicule et la primauté donné au père dénote d’un biais sexiste. Même si présenter des processus naturels pouvaient être intéressants, sans vérification empirique de ses hypothèses, ces dernières n’étaient au finale que des vues de l’esprit, de simple idée qu’il plaquait sur le monde.

Abordons maintenant une idée centrale pour Parménide : le monde n’aurait pas de dieu créateur et serait éternel. Il affirme que « [L’être est] sans commencement ni fin… » et qu’il serait nécessaire, car il ne pourrait pas ne pas être. Il considérait que tout était lié et que les différents changements ne feraient qu’un : « [L’être] est immobile dans les liens de chaînes puissantes[…] » – Parménide. Pour lui, l’être, le tout, serait immobile, toujours identique à lui-même, et le changement ne serait qu’apparent. Pour illustrer cette idée, son élève Zénon formulait le paradoxe suivant : une flèche en vol semble en mouvement et pourtant, à chaque instant, la flèche se trouve à une position fixe. Parménide soutenait ainsi que le temps serait une succession d’instants immobiles et que le mouvement serait une illusion. Bien que sa conception moniste soit pertinente, sa vision fixiste de la réalité ne correspond pas à la myriade de mouvement que nous donne à voir la matière. Sa conception de la réalité est mutilé et simpliste. Parménide niait le changement parce qu’il n’arrivait pas à penser le mouvement. Comme Zénon il n’avait pas de conception formelle de la vitesse par exemple (Bunge, 2016) et pensait donc le monde de manière fixiste. Il ne voyait que ce qu’il voulait bien voir et pouvait concevoir logiquement. Il imposait arbitrairement son idée de la réalité en niant tout changement et tout mouvement.

Parménide accorde donc une grande importance à la logique. Ainsi, il faudrait comprendre les choses dans leurs totalités, dans leur logique d’ensemble. Par exemple, « Lumière » et « Nuit » ne seraient pas contradictoires, elles seraient une. « Lumière » et « Nuit » seraient des propriétés de l’existant. Cela comme l’amour, la justice, le droit, la nécessité, qui feraient partie de la nature. Ces choses ne seraient pas des divinités individuelles, existant dans un monde a part, même si les métaphores qu’il utilise peuvent le laisser penser. Il s’interrogeait ainsi sur la logique qui présiderait aux transformations constantes du monde. Dans cette logique, il postulait que des « forces » y seraient à l’œuvre. L’Amour serait « le tout premier de tous les dieux ». Il présiderait à la rencontre productrice de deux forces opposées, la « force » mâle et la « force » femelle. Il utilisait d’ailleurs la procréation comme métaphore du processus universel – naître, croître et disparaître – qu’il appliquait à tous les corps, terrestres comme cosmiques (Sachot, 2016).

Malheureusement, les « forces » dont il parlait sont plus de l’ordre du symbolique que de l’explication matérialiste. Mâle et femelle ne sont en réalité pas des « forces » opposées, mais la résultante d’un processus de sexuation complexe impliquant entre autres les gènes, les hormones mais aussi l’environnement (Brandner, 2013). La sexuation est un gradient plutôt que 2 cases, d’ailleurs 1,7 % environ des naissances humaines sont intersexes : c’est-à-dire que ces personnes n’entrent pas dans la classification établie par les normes médicales des corps dits masculins et féminins (« Droits de l’homme et personnes intersexes », 2015). En effet il est très difficile de trouver un caractère physique pertinent pour définir le sexe d’une personne. La morphologie, la forme des organes reproducteur, les gènes XX ou XY ou encore SRY ne se sont pas avérés satisfaisant. Aujourd’hui d’un point de vue biologique les mâles et les femelles sont définis par la production de grosse et de petites gamètes. Chez certaines espèces d’insectes, l’anatomie des organes est même inversée : les producteurs d’ovules ont des pénis et les producteurs de sperme des vagins, ce qui inverse aussi le schéma corporel – mâle sur femelle – dans l’acte copulatoire. Cette catégorisation des individus est d’ailleurs abandonné, à raison, au profit d’une catégorisation des seuls organes pour bon nombre de plante qui ont des organes sexuels mâle et femelle. Sans oublier que la reproduction sexuée ne concerne qu’une faible proportion des êtres vivants (Touraille, 2016). Nous sommes donc bien loin de « force » qui organiserait le monde. Cette métaphore de la « force » peu effectivement avoir pour intérêt de mettre à distance les arguments ayant recourt au divin, mais elle n’est pas suffisante pour cerner les processus matériels à l’œuvre au cours de l’évolution (Barberousse & Samadi, 2011).

UNE LOGIQUE MUTILANTE

Selon Parménide, une chose existe ou bien n’existe pas du tout. Aucune alternative n’est possible, une chose ne peut pas à la fois exister et ne pas exister. « L’être est, et le non-être n’est pas » – Parménide. Utiliser le « non-être », quelque chose qui n’existe pas, pour expliquer « l’être » serait une erreur fondamentale selon Parménide. Un discours explicatif, quel qu’il soit, devrait faire référence a quelque chose d’existant pour expliquer l’être. Ou plutôt, comme nous l’avons déjà dit, l’être devrait s’expliquer par lui-même (Hoffman, 2005). Parménide soulignait également l’importance de ne pas se laisser tromper par les mots. « L’intelligence ne scindera pas l’être de façon qu’il ne s’attache plus à l’être » – Parménide. Il reconnaissait évidemment que les mots étaient nécessaires pour communiquer et comprendre les choses « Sur chacune [des choses] les hommes ont apposé un nom comme signe distinctif. » – Parménide. Cependant, il prônait l’utilisation de mots qui reflétaient la réalité de manière logique. Il faudrait entendre les mots comme un ensemble, comme « logos » – logique. Il considérait les discours multipliant les références aux sens et aux apparences comme des erreurs manquant de logique. Ces discours perdraient de vue l’unité de l’être. Il désignait ces discours doxa, « opinions ». Ainsi, dans sa manière de concevoir la production des connaissances, en plus de la simple observation, Parménide faisait primer la logique. Le critère de la vérité serait qu’un discours soit logique (« Parménide », 2018). Selon lui, vérité et réalité seraient toute deux non-contradictoire. La réalité serait logique et une pensée vraie, non-contradictoire, serait alors réelle (Sachot, 2016). Autrement dit, soit une pensée serait logique et elle référerait à quelque chose qui existerait, ou elle serait illogique et elle ne référerait à rien.

Bien que Parménide ne fonde pas l’idéalisme, sa méthode basée uniquement sur la logique et l’observation tendait effectivement vers une vision idéaliste de la réalité. Dans sa vision, les idées et leur logique peuvent être prisent pour la réalité elle-même. En somme, il tirait des conclusions métaphysiques abusives à partir de la logique et du langage (Russell, 1945). Certes la non-contradiction logique est importante, et Aristote en formulera bien mieux le principe quelques années après. Mais sans expérimentation, sans vérification empirique, ce sont les propres idées de l’observateur qui s’imposent. Comme l’écrivait Claude Bernard, fondateur de la médecine expérimentale : « on peut raisonner logiquement et sans expérimenter, et arriver, de conséquence en conséquence, à construire un système qui est logique, mais qui n’a aucune réalité scientifique » (Sagaut, 2008-2009). Parménide considérait naïvement que la connaissance logique « reflétait » simplement la réalité. L’adjectif « naïf » n’a pas ici un sens péjoratif, cela signifie que Parménide n’était pas critique. Il croyait que les vérités logiques étaient complètes et définitives. Il négligeait les efforts pour corriger et perfectionner les théories (Bunge, 1993 ; Bunge, 1996), et il se dispensait de vérifier la validité de ses idées en ne les confrontant pas méthodiquement au réel. La science s’élabore progressivement, elle change et tend vers la vérité. Une bonne illustration du fonctionnement des sciences nous est donné par Otto Neurath (1882-1945) philosophe, sociologue, économiste autrichien et membre du Cercle de Vienne. Neurath utilisait la métaphore du bateau de Thésée remplaçant continuellement ses planches mais continuant d’avancer (Silberstein, 2013). De même que le monde n’est pas immobile, pas fixe, nos connaissances peuvent progresser.

Depuis le −18e siècle, les savants de Mésopotamie savaient résoudre des équations du second degré, ainsi que certaines équations du troisième et du quatrième degré. Ils connaissaient les solutions de certains problèmes, mais n’avaient pas de méthodes générales. Deux siècles plus tard, les Égyptiens connaissaient une algèbre rudimentaire (Sagaut, 2008-2009). De même en astronomie, de nombreux siècle d’observation avait posé certains fondements. Les prédictions d’éclipses de lune étaient par exemple relativement fiables (Russell, 1945). Plus tard, Pythagore (−580/−495) a fondé l’école pythagoricienne en Grande-Grèce. Cette école constituait une association religieuse, politique et philosophique qui dura neuf ou dix générations, et qui jouit d’une très grande notoriété dans l’antiquité grecque et romaine. Iels nommaient mathématique (du grec « mathemata ») leur domaine d’étude : les nombres, la théorie musicale, la géométrie, la cosmologie. Par analogie avec la longueur de la corde de la lyre et la hauteur de la note émise par elle, Pythagore déclarait que tout était soumis au nombre. Le nombre serait le principe de toute chose et toutes les choses auraient un nombre pour symbole. Il représentait d’ailleurs les nombres sous forme géométrique. Les pythagoricien·e·s formulaient ainsi des lois arithmétiques qui seront au cœur de leurs conceptions. Du vivant de Pythagore, iels ont exercé durant un temps le pouvoir à Crotone, mais leurs concitoyens ont fini par se révolter. Après la mort de Pythagore, l’école est dirigée par son épouse, la mathématicienne Théano (« École pythagoricienne », 2019).

L’influence d’un contexte dans lequel les mathématiques se développe fortement se fait nettement sentir chez Parménide. Comme évoqué précédemment, la symbolique du 1 et de l’unité était très présente chez lui. Elle était même centrale dans sa conception fixiste du monde. Certes les mathématiques sont indispensables. Elles permettent d’affiner les mesures, de décrire certaines choses avec précisions, etc. Mais elles sont un simple instrument logique (Pépin, 2012). Énoncer une loi sous la forme d’une relation mathématique amène à faire abstraction du contenu physique. Il ne faut alors pas oublier que les expériences qui ont permis de formuler la loi lui confèrent un domaine de validité, en dehors duquel d’autres mécanismes physiques peuvent entrer en jeu et conduire à des résultats et des lois très différentes (Sagaut, 2008-2009). C’est le problème du registre symbolique, il faut le prendre avec justesse. Il ne faut pas confondre le monde et nos symboles. Idéaliser ce registre amène à un mysticisme dans lequel les chiffres ont un pouvoir explicatif en eux même.

UNE ESTHÉTIQUE CONVENTIONNELLE

À l’antiquité, la religion grecque était basée sur des croyances et des pratiques plutôt que sur des textes sacrés ou des dogmes. Elle accordait une grande importance aux rites et peu à la dévotion personnelle. Elle est par ailleurs polythéiste : Zeus, dieu de la foudre, règne sur le Ciel, Poséidon, est le dieu des mers, des océans et des séismes et enfin Hadès, est le maître du monde des Enfers. Il existait de nombreuses autres divinités, auxquelles on accordait plus ou moins d’importance selon la situation, l’époque de l’année, le lieu… (« Grèce antique »,2019). Une bonne partie de la recherche grecque pendant l’antiquité s’était posée en récusant les croyances religieuses. C’était une condition première à la recherche. Si des êtres impossibles à connaître, les dieux, intervenaient dans le cours des événements en interrompant le processus normal des causes, aucune recherche rationnelle ne serait possible (Sachot, 2016).

Dans ce contexte culturel, Parménide a repris l’image des divinités et son esthétique mais à ses propres fins. C’est du moins ce que l’on peut comprendre à travers la pointe d’ironie dont fait preuve cette citation : « Avec cela j’interromps mon logos digne de foi […] » – Parménide. L’utilisation de l’esthétique des divinités grecs par Parménide a en effet pu être interprété par certain·e·s comme une utilisation ironique, plutôt qu’une réelle croyance en ces divinités (Sachot, 2016). Il ne critiquait cependant pas ouvertement les croyances concernant les dieux. Il évitait ainsi le conflit et écartait la menace du crime d’« impiété », dont Socrate et d’autres ont été accusés (Correia, 2016). Mais il n’est pas possible de reprendre simplement une esthétique à son compte. Toute esthétique exprime un propos particulier. Les émotions que suscite un arrangement de couleur, un rythme narratif ou tout autre procédé esthétique, correspond à un message particulier. Capter l’attention des autres et rendre certain éléments spéciaux, les mettre en avant par certains procédés esthétiques détermine une part importante du propos (Boyd, 2005). En l’occurrence, en utilisant des représentations conventionnelles de divinités grecs, Parménide renforçait l’esthétique religieuse dominante. Même s’il utilisait des représentations de divinités dans le but de symboliser des forces naturelles, faire référence à ces divinités, mettait difficilement en avant la spécificité de sa conception. De plus, cela rendait sa conception vague. Pire, cette utilisation des divinités créait même des contresens et des erreurs d’interprétations en faveur de conceptions dominantes. Ce choix esthétique était d’ailleurs peut-être révélateur du manque d’ambition subversive de ces conceptions.

Parménide aurait pourtant pu faire mieux en termes d’esthétique. Dans le but d’ouvrir la voie de la connaissance, il aurait pu développer une esthétique spécifique capable de mettre en avant les caractéristiques propres de son discours. Il aurait pu développer un imaginaire mettant en valeur la réalité avec des exemples réels et un registre descriptif. De cette manière, au 19e siècle par exemple, le développement des sciences stimula un autre imaginaire à travers le réalisme littéraire puis le naturalisme littéraire, ce dernier privilégiant pour sa part le registre explicatif. Évoquons un autre exemple plus contemporain concernant plus particulièrement le style d’écriture : aujourd’hui, la communauté scientifique partage un registre d’expression spécifique qui met en avant ses conceptions. Elle s’entend sur certaines qualités qui devraient guider la rédaction des textes scientifique : le souci d’objectivité (Leclerc, 1999), la recherche de précision (Leclerc, 1999 ; Dufau, 2006), de concision et de clarté (Dubois, 2005 ; Dufau, 2006), et ce, « à la fois dans le contenu et dans le style » (Leclerc, 1999). L’organisation et la rigueur de l’argumentation sont également des caractéristiques associées aux textes scientifiques (Bricker & Bell, 2008). Bien qu’il serait idiot de faire à Parménide des reproches trop anachroniques, il aurait tout de même pu développer un autre imaginaire qu’un imaginaire religieux.

UN DÉNIS MORAL

Parménide écrivait avant tout sur la connaissance et son œuvre nous renseigne peu sur ce qu’il est bien ou mal de faire, sur ses positions morales ou éthiques (les deux termes étant synonyme, l’un dérivant d’une racine latine et l’autre d’une racine grec). Qu’il ne fasse aucune référence à la situation sociale n’était cependant pas anodin. Il préférait le registre mythique aux exemples sociaux ou politiques comme si une œuvre de raison devait taire ces sujets. Certes il est important de distinguer une proposition qui porte sur des faits d’une proposition ayant une valeur morale. Le sexe est par exemple une simple stratégie de reproduction. Il est parfaitement fallacieux d’en invoquer la binarité ou toute autre caractéristique pour en déduire que le monde devrait être binaire et de ce fait légitimer la hiérarchie. Mais se croire au-dessus de toutes considérations morales est une erreur. Notre vision du monde a évidemment un impact sur nos comportements et attitudes. Mettre l’accent sur les aspects compétitifs du monde est par exemple caractéristique d’une orientation vers des rapports sociaux hiérarchique (Duckitt & Sibley, 2010). Ainsi, certains justifient moralement le fait de nuire, trouvent des termes pour minimiser leurs actions et leurs conséquences néfastes, déshumanisent et blâment les victimes ou encore déplacent la responsabilité des actions préjudiciables (Bandura, 1986). Aucun discours rationnel ne peut ignorer les considérations morales qu’il implique. Car face la souffrance qu’inflige la hiérarchie, la dénoncer ou à minima ne pas cultiver la complaisance est justement un devoir moral pour celui ou celle qui prend la parole. Épargner l’autorité de toute critique, c’est bien souvent la légitimer, c’est se satisfaire du statu-quo et accepter l’injustice. Taire les souffrances qu’inflige la hiérarchie n’a rien de rationnel.

Ce déni moral de l’activité scientifique que semble adopter Parménide, est, de nos jours, largement partagé. Certain·e·s pensent que la science pourrait s’exonérer de considérations morales et la conçoivent alors comme une quête absurde de connaissances au mépris des dommages collatéraux (De La Grandière, 2020). D’autres affirment que si les scientifiques peuvent et doivent faire des choix éthiques, ils ne doivent pas le faire en tant que scientifiques, mais en tant que membres de la communauté des êtres humains. Et d’autres concèdent que la science pourrait tout juste nous éclairer sur les différents scenarios à notre portée (Carpentier, 2004). Tous et toutes veillent bien à exclure toute considération éthique du registre des sciences. Certes, utiliser fallacieusement des éléments scientifiques pour justifier un positionnement moral est courant et devrait être rejeté. Mais c’est une erreur de conclure que la science est strictement séparée de l’éthique. C’est une conception idéaliste et désincarnée de l’activité scientifique qui résonne tragiquement avec la responsabilité historique qu’ont eu et qu’ont les scientifiques.

La science a de nombreuses conséquences sociales et politiques, pour cela c’est une activité qui a d’autant plus à faire à des considérations éthiques. À fortiori, la science étant une activité sociale (Manner & Bunge, 1996) la question de sa bonne ou mauvaise exécution se pose. Dans cette perspective, nous pouvons concevoir la méthode scientifique comme une éthique de la recherche. La profession médicale par exemple n’a pas seulement la responsabilité de soigner les malades et de prévenir la maladie, elle a aussi la responsabilité du progrès des connaissances dont ces tâches dépendent. Et « cette […] responsabilité ne peut être remplie que par la recherche et l’expérimentation » (Bradford Hill cité dans Fagot-Largeault, 2012). Les scientifiques ont donc une responsabilité morale particulière. Mais plus directement encore, la morale est un objet d’étude scientifique. En étudiant ses origines évolutives ou encore les processus neuronaux qu’elle implique, la science peut nous permettre de formuler une description de la morale (éthique descriptive). La science est également le meilleur moyen de définir quelles actions nous sont bénéfiques ou non (éthique normative). La science est en effet le moyen le plus fiable pour savoir quoi faire. Nous pouvons alors concevoir l’éthique comme une science (Bunge, 1961 ; Menapace, 2019). Comme tout le reste, les problématiques éthiques sont une chose matérielle que nous pouvons étudier par les moyens de la science, même si c’est avec la plus grande prudence tant l’enjeu est important.

Grâce à une conception scientifique de la morale, nous pouvons justifier des choix éthiques égalitariste par des éléments plus fiables que des préférences personnelles. Nous pouvons justifier scientifiquement l’égalitarisme par l’intérêt objectif des personnes, des groupes, de l’espèce, et même des espèces (Kropotkine, 1889). En effet, les personnes qui privilégient des rapports sociaux hiérarchique, privilégient également un rapport anthropocentrique avec leur environnement et font preuve d’un soutien particulièrement faible pour les politiques d’atténuation du changement climatique (Uenal, Sidanius & van der Linden, 2021 ; Sapolsky, 2004 ; Sidanius & Pratto, 1999, « Rapport du GIEC : Réchauffement climatique de 1,5 °C », 2019). Ainsi, parce que la hiérarchie est sévèrement néfaste pour nous et la biosphère, nous devons l’abolir si nous voulons d’un monde vivable.

UNE PHILOSOPHIE CONSERVATRICE

Nous n’avons là encore que peu de sources en ce qui concerne les idées politiques de Parménide. Pourtant les cités grecques ont traversé une profonde crise politique à cette époque. Les milieux ruraux se sont appauvris et certain·e·s de leurs habitants ont même été réduit·e·s en esclavage. Une nouvelle classe marchande aisée aux aspirations égalitaires a réclamée la fin du monopole politique des propriétaires terriens. Au −5e siècle, Athènes a alors amorcé un ensemble de réforme débouchant sur un régime politique démocratique. Dans ce régime basé sur l’esclavage, seulement une minorité d’habitants sont autorisés à participer aux assemblées citoyennes : en étaient exclues les esclaves, les femmes, les métèques (étrangers) et les non-Athéniens (« Démocratie athénienne », 2019).

Dans ce contexte politique, lorsque Parménide critique la doxa, « l’opinion », cela peut être interprété comme l’expression d’un certain mépris pour ses concitoyens. Peut-être même cela exprimait un certain rejet de la démocratie qui à l’époque représentait malgré tout un progrès. De façon cohérente avec sa négligence pour les efforts de correction et de perfectionnement des théories, Parménide opposait radicalement vérité et opinion. Cela peut être interprété comme une manière pour Parménide de se distinguer des masses et de leur ignorance. Mais utiliser la logique pour briller naïvement n’a rien à voir avec la recherche de la vérité. Cela consiste à se prétendre compétent pour jouir d’un certain pouvoir (Harris & Fiske 2006 ; Gwinn, Judd, & Park, 2013). Les opinions ne sont pourtant pas condamnées à être mauvaise. L’éducation comme l’ignorance s’institue. La recherche n’avance pas grâce au génie d’individu unique mais grâce entre autres à une méthode et une communauté (Manner & Bunge, 1996). Une critique plus pertinente de la doxa mettrait alors plutôt à jour l’importance de la méthode scientifique et des conditions sociales et politique dans lesquels la communauté scientifique produit des connaissances. Les chercheurs et chercheuses ne sont pas dans un monde à part. Les scientifiques font partie de la société (Ponce & Arellano Hernández, 2015 ; Bunge, 1993). Bien que, l’importance fondamentale de critères et de pratiques de vérification des connaissances empêche de considérer la science comme un discours équivalent à d’autres, la recherche est dépendante de conditions sociales. Par exemple, la concurrence croissante et la culture « publier ou périr » dans le monde universitaire entre en conflit avec l’objectivité et l’intégrité de la recherche. Les pressions de publication augmentent ainsi les biais scientifiques dans les environnements universitaires plus compétitifs et « productifs » (Fanelli, 2010 ; L’équipe des rédacteurs d’Academia, 2020 ; Université Ouverte, 2020).

La vision fixiste du monde que développait Parménide a évidemment des conséquences politiques. Peut-être n’était-ce pas son intention mais sa philosophie pouvait aisément soutenir des attitudes politiques conservatrices : si le monde est fixe, nous ne pourrions pas changer la société. Ce mythe légitimait alors un état de fait inégalitaire. Pourtant, que le monde soit réellement plus ou moins fixe, plus ou moins changeant ne devrait pas être un argument pour légitimer un ordre social, réel ou en projet. Certes, il est vrai que certaines choses ne changent pas, comme la vitesse de la lumière, mais il serait ridicule d’utiliser ce genre d’exemple pour légitimer de ne pas changer la société. Et à l’inverse, invoquer les changements de la nature qui se déroule sous nos yeux pour légitimer n’importe quel changement n’est pas beaucoup plus pertinent. Ce genre d’analogies ne sont pas des arguments. Parce qu’elles satisfont en partie certains besoins psychologiques, ces analogies sont d’ailleurs adoptées par tout l’éventail politique (Jost & al., 2003). Mais en ce qui nous concerne, nous voulons abolir la hiérarchie parce qu’elle est profondément mauvaise et cause nombre de souffrances systématiques (Sapolsky, 2004 ; Sidanius & Pratto, 1999), pas pour correspondre à une analogie qui nous rassure.

CONCLUSION

L’œuvre de Parménide a exercé une réelle influence, ne serait ce qu’à partir du thème de la « voie » comme métaphore de la recherche (Sachot, 2016). Parmi les philosophes précédant Socrate, c’est l’un de ceux ayant le plus contribué à disqualifier les conceptions mystiques en privilégiant les références à la nature. Il préfigure certains éléments pertinents de méthodologie, comme la non-contradiction logique, mais il donne beaucoup trop de prises à des interprétations idéalistes. Son esthétique très conventionnelle illustre assez bien le peu d’ambition qu’il avait à se distinguer d’autres philosophies malheureuse. Il ne semblait d’ailleurs pas préoccuper par les conditions sociales de ces contemporains. Peut-être était-il même prompt à légitimer ces conditions hiérarchiques. Sans plus d’indications, sa conception fixiste pouvait être utilisée pour soutenir des attitudes politiques conservatrice. En somme, son attrait pour la vérité, qu’il faut saluer, ne suffit pas à palier sa négligence et ses écueils. Soyons d’autant plus farouches face aux conceptions mystiques, car elles entravent le développement des connaissances et légitiment un état de fait inégalitaire.

Beaucoup pensent qu’il suffit de faire à côté, de négocier avec la hiérarchie pour vivre librement. C’est faux. La hiérarchie s’immisce partout. Elle contraint les corps et les raisonnements. Ignorer son emprise est du déni. Sur le chemin de la vérité, la hiérarchie se pose constamment comme obstacle. Comment continuer les recherches quand tout brûle ? Nous ne pouvons pas qu’observer la destruction des écosystèmes (Scholes et. al., 2018). Les caméras de surveillance les plus développées ne sont d’aucun recours dans ce désastre, au contraire. Les conditions de recherche ne sont pas négligeables. Libérons le savoir, sachons être libres. Opposons-nous méthodiquement à toute hiérarchie.

Guillaume Deloison – 2023

RÉFÉRENCES :

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Tu voudrais connaître la date de ta mort ?


C’est la question que m’a posé une amie. Sa question m’a un peu surpris puis amusé. Est-ce que je voudrais connaître la date de ma mort ?

En ce qui me concerne, je crois que si c’était une information disponible, j’aimerais la connaître. Mais je ferais pas d’effort pour la découvrir si cette information n’était pas disponible. Je crois pas que ce soit une information que je veuille, mais si elle peut être connue, je préfère la connaître.

C’est-à-dire que je préfère le savoir à l’ignorance ? Mon amie m’a fait remarquer que cette question ne portait pas vraiment sur des connaissances, du savoir, sur des explications ou des faits. Ce n’est que la date de notre mort. À moins qu’on puisse connaître également les causes de notre mort.

Mais si tu connais la date de ta mort et les causes, alors tu peux la changer. On pourrait alors tous vivre avec une montre qui nous donne la date de notre mort évoluant en direct selon les actions que l’on effectue.

« Oh ba non… ba non on va pas faire ça les gens, ça réduit l’espérance de vie de Camille… hooo. C’est pas cool… »

Je lui ai alors demandé ce qu’elle, elle en pensait. Elle, préférerait ne pas savoir. Elle pensait même que si c’était une information disponible et que tout le monde connaissait la date de sa mort, ça structurerait nos rapports sociaux, toute la hiérarchie sociale. Ce serait affreux que la date de notre mort deviennent la proie de processus de domination. Des groupes sociaux se divisant sur le critère de la date de mort, ceux qui mourront bientôt contre ceux qui ne mourront pas de si tôt.

J’ai alors répondu que le problème, ce n’était pas la date, c’était la hiérarchie. On peut même imaginer un monde sans hiérarchie ou au contraire, cette information nous aide à vivre mieux. On pourrait collectivement privilégier les politiques qui nous garantissent des vies plus longues. On verrait d’ailleurs que c’est justement une société égalitaire et écologique qui nous permet cela.

Et je me suis dit finalement que c’était un peu ce que fait le GIEC et ce que nous permettent déjà les sciences en général. Si seulement on accordait réellement un peu plus d’intérêts aux sciences et si on savait affirmer un peu plus fort que ces pourritures de dominant·e·s on tord… et mêler le geste à la parole.

Guillaume Deloison

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IL Y A AUSSI DE BONS FLICS ? #NotAllCops


Aux États unis, certain·e·s flics ont posé un genou à terre en hommage à George Floyd. En France, on a vu des flics distribuer des bonbons dans la rue. Cela voudrait-il dire qu’il y a aussi des bons flics ?

IL Y A AUSSI DE BONS FLICS ? #NotAllCops

Alors pourquoi iels donnent des bonbons avec leurs uniformes ? Parce que ce sont de gentilles personnes ? Iels pourraient donner des bonbons sans uniforme, mais dans le contexte des violences policières actuelles, ce n’est pas anodin. C’est une stratégie bel et bien politique.

Se contenter de faire passer le message « on est pas tous méchant regarder moi je suis gentil·le » en distribuant des bonbons dans un contexte de violences policières quotidienne, d’affaire de meurtre commis par la police quasiment toutes les semaines ou au moins tous les mois (sans parler de George Floyd et le combat d’Assa Traoré pour son frère Adama, les images qui viennent de sortir sur Cedric Chouviat, les 1 ans de la mort de Steve Maia Caniço, la manif la semaine dernière pour Lamine Dieng… et je parle que d’événements de cette semaine et la liste est tellement longue… c’est abominable et je suis sur de pas être exhaustif (Bastamag, 2018). Bref, c’est vraiment répugnant et ça montre a quel point iels en ont rien à foutre des comportements problématiques de leurs collègues : ce qui importe c’est leur ego, leur propre image (Ce qui est un manque sidérant d’empathie pour les familles des victimes de meurtre policier). Iels privilégient la com’ plutôt que de régler le problème. Iels préfèrent renforcer la croyance selon laquelle la police est là pour protéger les gens. On a tous lu ça dans les livres pour enfant mais c’est évidemment faux. La police n’a pas été créée pour ça et n’a jamais eu cette fonction, ce n’est qu’un mythe. Sa fonction est de maintenir le statu quo. D’ailleurs c’est pareil pour la prison et le système pénale en général (Sidanius et Pratto, 1999). Après que les policier·es soit gentil ou non a coté n’a aucune importance, iels font leur travail, iels terrorisent les individus en bas de la hiérarchie sociale. Malheureusement cela laisse des marques et les policier·es endossent majoritairement des croyances légitimant la hiérarchie, iels ont des supers hauts scores d’autoritarisme de droite (Altemyer, 1981 ; Body Gendrot & Whitol de Wenden, 2003), votent à plus de 50 % pour le FN et quasiment tous pour un parti d’extrême droite (Leboucq, 2020). Et je passe sur leurs collaborations répétées avec des groupuscules d’extrême droite comme génération identitaire ou autre qu’iels protègent pendant les manifs (La horde, 2020).

Alors y a-t-il de bons flics ? La question n’est pas pertinente. Il n’y a pas de bonne police et toute perspective égalitaire passe par son abolition.

Guillaume Deloison

RÉFÈRENCES :

Bastamag (2018). Base de données. https://bastamag.net/webdocs/police/

Body Gendrot, S., Whitol de Wenden, C. (2003). Police et discriminations raciales : Le tabou français.

La horde (2020). Manif contre les violences policières à Paris : la provoc’ des identitaires tourne court. https://lahorde.samizdat.net/2020/06/14/manif-contre-les-violences-policieres-a-paris-la-provoc-des-identitaires-tourne-court/

Leboucq, F. (2020). Est-il vrai que les policiers et gendarmes votent à 75 % pour l’extrême droite, comme le dit Mélenchon ?. https://www.liberation.fr/checknews/2020/06/10/est-il-vrai-que-les-policiers-et-gendarmes-votent-a-75-pour-l-extreme-droite-comme-le-dit-melenchon_1790710

Sidanius, J., & Pratto, F. (1999). Social Dominance: An Intergroup Theory of Social Hierarchy and Oppression. Cambridge: Cambridge University Press. doi:10.1017/CBO9781139175043. https://www.cambridge.org/core/books/social-dominance/ADA29C256881001463D6E2777404DB95

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RÉALITÉ


RÉALITÉ est une lecture du texte de Mario Bunge (1993) Réalisme et Anti-Réalisme dans les Sciences Sociales. Cette lecture est entrecoupée d’une conversation avec mon amie Aurèle Decht sur la place du réalisme dans la lutte contre toute hiérarchie. La lecture donne des éléments de réflexion et la discussion illustre un vrai cheminement soulevant différentes thématiques. S’ouvre alors une réflexion mêlant philosophie, science, morale et politique.

Après les abominations du 20e siècle, et l’extermination de la moitié des espèces sur terre durant les dernières décennies, certain se donne des aires rebelles à critiquer la science et à la caricaturer comme la nouvelle religion. Des concepts comme l’objectivité, la vérité ou encore la réalité serait ringard et le summum de la modernité serait d’être ouvert à la spiritualité pour ne pas dire au mysticisme. Ainsi depuis les années 60 certains sociologues dans l’air du temps recycle certaines épistémologies hostiles aux sciences : le subjectivisme, le conventionnalisme, le fictionnisme, le constructivisme social, le relativisme et l’herméneutique. Bunge critique ces approches et explique que toute activité scientifique adopte une épistémologie réaliste, même tacitement. En parallèle nous développons au cours de notre discussion avec Aurèle Decht, pourquoi toute perspective égalitariste et anarchiste devrait endosser un réalisme scientifique.

Il ne s’agit évidemment pas de promouvoir une perspective autoritaire et élitiste des sciences comme tour d’ivoire délivrant ses connaissances à la plèbe. La science avance avec la critique. C’est d’ailleurs bien triste de devoir le rappeler car il est vrai que la critique n’est plus immédiatement associé à la science. Et même si ce n’est pas le sujet de la vidéo, il faudrait effectivement développer sur cet état de fait qui n’est pas dépourvue de sens à une époque ou la majeure partie des scientifiques a abandonné le registre de l’insubordination.

Mario Augusto Bunge, (1919-2020) est un physicien et philosophe argentin. Son œuvre philosophique s’inscrit dans la pensée matérialiste, et plus précisément dans le courant évolutionniste du matérialisme scientifique. Il s’opposait au régime militaire du Groupe d’officiers unis, et considérait que « la guerre contre le fascisme impliquait le combat philosophique contre l’irrationalisme. »

Si vous préférez vous pouvez directement lire le PDF du texte de Mario Bunge :
Bunge, M. (1993). Réalisme et Anti-réalisme dans les Sciences Sociales. Theory and decision

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A CERCLÉ 05/20


Troisième numéro de ce cercle de discussion avec Alexandre, anarchiste qui vient de lancer sa chaine Rationaliste Matérialiste, Cécile et Gaspard, communistes libertaires. On y parle de femme anarchiste, de science, d’éducation et de plein d’autre trucs

La chaine Rationaliste Matérialiste :
https://www.youtube.com/channel/UCIKREu4XyoPTLPJWDRXs98g

Duckitt, John & Sibley, Chris. (2010). Personality, Ideology, Prejudice, and Politics: A Dual-Process Motivational Model. Journal of personality. 78.
https://www.researchgate.net/publication/47642855_Personality_Ideology_Prejudice_and_Politics_A_Dual-Process_Motivational_Model

Les enfants, victimes invisibles du confinement :
https://www.facebook.com/UnionCommunisteLibertaire/posts/3814503175289693

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CONTRE LES PSEUDO-ECOLOGIES D’EXTRÊME DROITE


 

L’extrême droite se définit comme un ensemble de courants politiques œuvrant à accentuer la hiérarchie sociale. Iels s’accordent sur une vision du monde autoritaire mais la place de la nature dans leur discours change selon les situations politiques. Aujourd’hui, quelle place prend la nature dans leurs discours pseudo-écologistes ? Quel horizon écologique leur opposer ? Lire la suite

A CERCLÉ 03/20


1er live de ce nouveau format. Cercle de discussion avec Rémi qui s’occupe d’un groupe Facebook « Écoute anarchiste » et Gamel de la page M.A.A. On imagine des parties aux noms foireux, on partage nos dernières lectures puis on parle de la place de Facebook et des outils numérique dans la lutte

L’instance Peertube ou vous pouvez retrouver mes vidéos: https://www.yiny.org/video-channels/g…
Social Cultures among Nonhuman Primates : https://www.researchgate.net/publicat… Face à facebook : https://infokiosques.net/lire.php?id_…
Kropotkine – La morale anarchiste :
https://fr.wikisource.org/wiki/La_Mor…
Nada :
https://nadamusic.bandcamp.com/

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PSYCHANALYSE / SCIENCE & ANARCHISME


Avec Armaruak et Reflexion Faite on parle de psychanalyse. Après avoir critiqué le bien-fondé scientifique de ce courant, nous élargirons la réflexion sur la place que prend la psychanalyse à gauche de l’échiquier politique et notamment avec les théories marxistes. Il sera aussi par la suite question de notre rapport à la science en tant qu’anarchiste.

Armaruak : https://twitter.com/armaruak
Reflexion Faite : https://www.youtube.com/channel/UCb4GwqOR5bIUHpvDS_UOC1A

RÉFÉRENCES :
Arte. (2018). Propaganda, la fabrique du consentement.
Bakounine, M. (1882). Dieu et l’état. https://www.youtube.com/watch?v=Jc4IWUfua9g
Bakshi, R., Czarnecki, D., Shaikh, Z. A., Priore, R. L., Janardhan, V., Kaliszky, Z., Kinkel, P. R.(2000). Brain MRI lesions and atrophy are related to depression in multiple sclerosis. NeuroReport. 11. 6. p 1153-1158 https://journals.lww.com/neuroreport/Abstract/2000/04270/Brain_MRI_lesions_and_atrophy_are_related_to.3.aspx
Bunge, M. (1981). Le matérialisme Scientifique. Syllepse.
Bouveresse, J. (1999). Prodiges et vertiges de l’analogie. éd. Raisons d’agir.
Catherine Meyer – Le livre noir de la psychanalyse
Depardon, R. (2017).12 jours.
Kling, A. S., Metter, E. J., Riege, W. H., & Kuhl, D. E. (1986). Comparison of PET measurement of local brain glucose metabolism and CAT measurement of brain atrophy in chronic schizophrenia and depression. The American Journal of Psychiatry, 143(2), 175–180. https://psycnet.apa.org/record/1986-17378-001
Le phallus et le néant. https://lephallusetleneant.com/
Pálsson, S., Aevarsson, Ó, & Skoog, I. (1999). Depression, cerebral atrophy, cognitive performance and incidence of dementia: Population study of 85-year-olds. British Journal of Psychiatry, 174(3), 249-253. doi:10.1192/bjp.174.3.249 https://www.cambridge.org/core/journals/the-british-journal-of-psychiatry/article/depression-cerebral-atrophy-cognitive-performance-and-incidence-of-dementia/C6F4A5A049AB93C3393ACC2F107A6D3C
Ponce, C. & Arellano Hernández, A. (2015). Articulation science et société : un guide méthodologique pour les étues sociales des sciences et technologies: À propos de Dominique VINCK (2015). Ciencias y sociedad. Sociología del trabajo científico. Barcelona, Gedisa. Revue d’anthropologie des connaissances, vol. 9, 4(4), 503-511. doi:10.3917/rac.029.0503. https://www.cairn.info/revue-anthropologie-des-connaissances-2015-4-page-503.htm
Robert, S. (2014). Les déconvertis de la psychanalyse. Dragonbleu TV. https://www.youtube.com/watch?v=LgD9I31JD30
Robert, S. (2019). Hold up sur la psychologie. https://www.youtube.com/watch?v=uHKxxjB3kps
Robert, S. (2019). Le mur : l’autisme à l’épreuve de la psychanalyse. Dragon Bleu TV. https://www.youtube.com/watch?v=PS2dlJh5U60
Sapolsky, R. M. (2005). The influence of social hierarchy on primate health. Science. 308. https://pdfs.semanticscholar.org/7536/e80f645c536ba6445be569ecec8b8e68dcad.pdf
Sapolsky, R. B. (2004). Social Status and Health in Humans and Other Animals. https://www.researchgate.net/publication/228982398_Social_Status_and_Health_in_Humans_and_Other_Animals
Sidanius, J., & Pratto, F. (1999). Social Dominance: An Intergroup Theory of Social Hierarchy and Oppression. Cambridge: Cambridge University Press. doi:10.1017/CBO9781139175043
Zététique :
Hygiéne Mentale https://www.youtube.com/user/fauxsceptique
Esprit critique https://www.youtube.com/channel/UC0yPCUmdMZIGtnxSnx5_ifA
Le CorteX https://cortecs.org/

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PHILOSOPHER – VOLTAIRE


« L’esprit d’une nation réside toujours dans le petit nombre, qui fait travailler le grand, est nourri par lui, et le gouverne. Certainement cet esprit de la nation chinoise est le plus ancien monument de la raison qui soit sur la terre » – Voltaire. (1756). Essai sur les mœurs et l’esprit des nations

François-Marie Arouet, dit Voltaire, naît le 21 novembre 1694 à Paris. Il meurt dans la même ville le 30 mai 1778 à 83 ans. C’est un écrivain et philosophe français. Représentant le plus connu de la philosophie des Lumières, anglomane, Voltaire est féru d’arts et de sciences. Il est en faveur d’une monarchie libérale, éclairée par les philosophes. Son œuvre littéraire est riche et variée. Par sa production théâtrale importante, ses longs poèmes épiques, telle La Henriade, et ses œuvres historiques, il est l’un des écrivains français les plus célèbres du 18e siècle (« Voltaire », 2019).

Voltaire n’est qu’une sale merde. C’est facile de jouer les rebelles quand on n’est qu’un bouffon de grande renommée. Je le hais car il fait de la liberté et de la raison des inepties mutilantes. Attaquons radicalement ses conceptions d’une rageante actualité. C’est l’autorité sous un masque hypocrite. Lire la suite

PHILOSOPHER – DIDEROT


« À qui, barbares, ferez-vous croire qu’un homme peut être la propriété des souverains ; un fils, la propriété d’un père ; une femme, la propriété d’un mari ; un domestique, la propriété d’un maître ; un nègre, la propriété d’un colon ? » – Diderot. (1770). L’histoire des Deux Indes

Denis Diderot, naît le 5 octobre 1713 à Langres et meurt le 31 juillet 1784 à Paris. C’est un écrivain, philosophe et encyclopédiste français des Lumières. Il est romancier, dramaturge, conteur, essayiste, dialoguiste, critique d’art, critique littéraire et traducteur. Il pose les bases du drame bourgeois au théâtre, révolutionne le roman avec Jacques le fataliste et participe au développement de la critique dans ses Salons. De plus, il supervise la rédaction d’un des ouvrages les plus marquants de son siècle : la célèbre Encyclopédie. Il vit sous la menace de la répression. En 1749, Il fit 3 mois de prison au château de Vincennes. Diderot préfère alors fonder ses espoirs dans la publication posthume de certains de ses textes. Ce n’est qu’à la fin du 19e siècle que son travail accède effectivement à la postérité. (« Denis Diderot », 2019).

J’ai beaucoup de tendresse pour Diderot. Il démontre une force et une détermination sublime. Face à son œuvre, je me sens son ami. Je partage ses douleurs ; celles qu’impliquent la lutte pour la liberté. J’écris ces lignes en son honneur. Étudions la fécondité de sa philosophie sans l’idéaliser. Cela lui aurait plu. Lire la suite

Révolutions, contre-révolutions et guerres de l’Algérie à l’Iran et de Syrie au Yémen (2011-2019)


Une discussion de Guillaume Deloison et d’Armand Paris de Sortir du capitalisme autour des révolutions, des contre-révolutions et des guerres de l’Algérie à l’Iran et de Syrie au Yémen des premiers « Printemps arabes » à nos jours.

L’émission comporte :

Une définition des caractéristiques communes de l’espace allant de l’Algérie à l’Iran et de la Syrie au Yémen, aux racines des soulèvements de cette région : héritage colonial ou semi-colonial, sous-industrialisation, prédominance du capitalisme d’Etat et rentier (hydrocarbures, construction, tourisme), dépendance aux importations, à l’envoi d’argent des diasporas et aux institutions internationales (FMI), chômage et travail informel massifs, fortes inégalités ;

Une description du cycle révolutionnaire et contre-révolutionnaire en Egypte (2011-2013) et de ses composantes : prolétariat urbain, prolétariat industriel, classes moyennes, commandement militaire, président et ses proches, classe politique, capitalistes de connivence, capitalistes indépendants ;

Une analyse du rôle contre-révolutionnaire des impérialismes régionaux et internationaux depuis 2011 ;

Une critique du conspirationnisme d’Etat et de gauche « anti-impérialiste » et des lectures orientalistes des soulèvements et des conflits, vus sous un prisme confessionnaliste, ethniciste, romantique révolutionnaire, sécuritaire ou encore islamophobes ;

Une analyse des positions de l’extrême-droite soralienne et des rouges-bruns vis-à-vis des soulèvements ;

Une évaluation critique des réalisations du PYD au Rojava ;

Une discussion des luttes et des problèmes écologiques (correctif à ce sujet), des gauches et des perspectives politiques dans cette région du monde ;

Une analyse des causes de l’échec des modernisations de rattrapage « socialistes » des années 1960-1970 en Égypte, en Syrie, en Irak et en Algérie ;

Une description des modalités d’intégration au capitalisme mondial des pays de cette région du monde ;

Une analyse de Daech comme un État de milices rebelles islamistes armées plutôt que comme fasciste, et de l’islamisme comme mouvement d’opposition néo-conservateur, interclassiste, hégémonique face à un nationalisme arabe en crise de légitimité, et promoteur d’un dépassement illusoire des difficultés socio-économiques au travers d’un capitalisme pieux, donc « vertueux », « moral » et charitable ;

Une conclusion sous forme d’un bilan des révolutions et des contre-révolutions, avec des perspectives au sujet de l’évolution politique future de cette région.

Émission sur le site Sortir du capitalisme avec ses sources :
http://sortirducapitalisme.fr/emissions/304-revolutions-contre-revolutions-et-guerres-de-l-algerie-a-l-iran-et-de-syrie-au-yemen-2011-2019

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PHILOSOPHER – FOUCAULT


« Je ne peux m’empêcher de penser à une critique qui ne chercherait pas à juger, mais à faire exister une œuvre, un livre, une phrase, une idée ; elle allumerait des feux, regarderait l’herbe pousser, écouterait le vent et saisirait l’écume au vol pour l’éparpiller. Elle multiplierait non les jugements, mais les signes d’existence ; elle les appellerait, les tirerait de leur sommeil. Elle les inventerait parfois ? Tant mieux, tant mieux. La critique par sentence m’endort ; j’aimerais une critique par scintillements imaginatifs. Elle ne serait pas souveraine ni vêtue de rouge. Elle porterait l’éclair des orages possibles. » – Michel Foucault

Paul-Michel (dit Michel) Foucault est un philosophe français né le 15 octobre 1926 à Poitiers et mort le 25 juin 1984 à Paris. Il est généralement connu pour ses critiques des institutions sociales, principalement celles de la psychiatrie, de la médecine et du système carcéral. Mais aussi pour ses développements sur l’histoire de la sexualité, et ses théories concernant le pouvoir et les relations complexes entre pouvoir et connaissance. Associé aux débuts du Centre universitaire expérimental de Vincennes, il est ensuite, de 1970 à 1984, titulaire d’une chaire au Collège de France qu’il intitule « Histoire des systèmes de pensée ». Militant politique dans les années 1970, il participe aux premiers mouvements de soutien aux travailleurs immigrés et fonde le Groupe d’information sur les prisons pour donner la parole aux prisonniers sur leurs conditions de vie. D’abord associé au structuralisme, Foucault est aujourd’hui rattachée au post-structuralisme et à la philosophie postmoderne. Figure phare de la French theory, son travail reste relativement fécond dans le monde académique notamment anglo-saxon, par-delà les spécialisations disciplinaires. The Times Higher Education Guide le décrit en 2009 comme l’auteur en sciences humaines le plus cité au monde.

Ses développements théoriques m’ont souvent laissé de marbre. Mais certains éléments factuels, et certain thèmes ont retenu mon attention. Ils ont nourri ma réflexion comme ils ont nourri de nombreux mouvements de lutte. Mais ces conceptions ne me suffisent pas, sa critique du pouvoir n’en a que la posture. Elle peut nous plonger dans un marasme autoritaire dont il serait impossible de sortir. Aiguisons notre regard dans ce brouillard. Lire la suite

PHILOSOPHER – MARX


« Pour nous, le communisme n’est pas un état de choses qu’il convient d’établir, un idéal auquel la réalité devra se conformer. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l’état actuel des choses. » Karl Marx.

Karl Marx, naît le 5 mai 1818 à Trêves en Rhénanie et meurt le 14 mars 1883 à Londres. Il est historien, journaliste, philosophe, sociologue, économiste, essayiste, théoricien de la révolution, socialiste et communiste. Connu pour sa conception matérialiste de l’histoire, sa description des rouages du capitalisme, et pour son activité révolutionnaire au sein du mouvement ouvrier, il a notamment participé à l’Association internationale des travailleurs. Marx a eu une grande influence sur le développement ultérieur des sciences humaines et sociales. Ses travaux ont influencé de façon considérable le XXe siècle, au cours duquel de nombreux mouvements révolutionnaires se sont réclamés de sa pensée.

Marx a été déterminant dans l’évolution de ma pensée. Ces réflexions critiques hantent nombre de mes écrits. Mais la plupart des Marxistes m’agacent. J’ai sûrement plus lu de commentaires de ces textes que sa propre prose. Ses édifices théoriques sont bien souvent tenus plus par son nom que par les faits. Marx répugnerait le marxisme, c’est certain. Il faut le critiquer, il faut le dépasser et faire de son matérialisme, plus qu’une posture. Vivifions sa pensée.

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CLASSE – GENRE : PLUS QU’UNE INTERSECTION


Au cours de leur vie, une femme sur sept (14,5 %) et un homme sur vingt-cinq (3,9 %) déclarent avoir vécu au moins une forme d’agression sexuelle (hors harcèlement et exhibitionnisme). Les femmes sont 6 fois plus souvent victimes de viol ou de tentative de viol que les hommes. Les violences sexuelles que subissent les femmes sont non seulement beaucoup plus fréquentes, mais elles se produisent dans tous les espaces de vie et tout au long de la vie. Pour quasiment toutes les violences sexuelles subies par les femmes, les auteurs sont des hommes (entre 94 et 98 % des cas). Dans 90% des cas, les victimes connaissent leur agresseur. Dans 37% des cas l’auteur est le conjoint, dans 17% des cas c’est quelqu’un d’autre qui vit à la maison. Dans 36% des cas c’est une personne connue de la victime, mais qui n’habite pas avec elle.

Andrea Dworkin écrivait en 1983 : « Nous utilisons les statistiques non pour essayer de quantifier les blessures, mais pour simplement convaincre le monde qu’elles existent bel et bien. Ces statistiques ne sont pas des abstractions. » Les choses ne changent pas et, en 2018, nous passons encore un temps infini, à tenter de convaincre que les violences sexuelles existent. Les statistiques ne suffisent pas, les témoignages ne suffisent pas, les analyses ne suffisent pas ; j’en viens à penser que seule la parole des violeurs pourrait convaincre que nous ne mentons pas, nous n’exagérons pas, nous n’en rajoutons pas. Je cherche encore, au vu de ce qui attend les femmes qui parlent des violences de genre qu’elles peuvent subir, quel intérêt elle aurais à le faire.

Malgré qu’on ai fait de moi un homme, qu’on m’ai appris à m’affirmer, à couper la parole, qu’on m’emploie plus volontiers, que je peux me déplacer dans la rue sans avoir peur et bien d’autres choses encore, malgré que je profite de ce statut, j’en veux la fin, je veux que cela cesse. Ce statut n’est que le reflet d’une hiérarchie sociale effroyable. Dans cette société, chaque plaisir a le goût du sang et l’amertume de la douleur. Je veux la fin de toute hiérarchie car toute cette souffrance est insoutenable, injuste et cruelle, je pleure de voir mes amies, ceux que j’aime, ou simplement des innocentes souffrir de cette hiérarchie sociale mutilante et meurtrière. Je suis anarchiste et je ne serais libre que lorsque toutes et tous nous le serons. Lire la suite

PHILOSOPHER – FREUD


Vous savez…« L’homme énergique et qui réussit, c’est celui qui parvient à transformer en réalités les fantaisies du désir. »Freud.

Sigmund Freud est né le 6 mai 1856 à Freiberg (Autriche) et meurt le 23 septembre 1939 à Londres. Il est le fondateur de la psychanalyse.

La psychanalyse — dont l’idée a évolué depuis ses débuts, en 1896, aux derniers exposés de la plume de Freud, et ses continuateurs —est une conception globale de la psyché touchant à la vision même de l’humain. Son œuvre eu une très large influence jusqu’à nos jours.

J’ai toujours apprécié la psychologie, comprendre la psyché est un projet passionnant. Mais la psychanalyse m’a toujours laissé insatisfait. Et je sais maintenant pourquoi. Ses interprétations interchangeable, son individualisme méthodologique, et l’absence de référence aux processus concret que la psychanalyse n’entend cerner qu’avec des symboles, c’est cela qui ne m’a jamais satisfait et que je veux dépasser.

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PHILOSOPHER – NIETZSCHE


« Cette vie, telle que tu la vis actuellement, telle que tu l’as vécue, il faudra que tu la revives encore une fois, et une quantité innombrable de fois ; et il n’y aura en elle rien de nouveau, au contraire ! il faut que chaque douleur et chaque joie, chaque pensée et chaque soupir, tout l’infiniment grand et l’infiniment petit de ta vie reviennent pour toi, poussière des poussières ! il te faudrait aimer la vie, pour ne plus désirer autre chose que cette suprême et éternelle confirmation ! » Nietzsche

Friedrich Wilhelm Nietzsche est un philologue, philosophe, poète, pianiste et compositeur allemand. Il naît le 15 octobre 1844 à Röcken, en Prusse, et meurt le 25 août 1900 à Weimar, en Allemagne. L’œuvre de Nietzsche est essentiellement une généalogie de la culture occidentale moderne et de l’ensemble de ses valeurs morales, politiques, philosophiques et religieuses. Peu reconnu de son vivant, son influence a été et demeure importante au-delà même de la philosophie contemporaine.

Me confronter a sa pensée m’a beaucoup apporté. Je l’ai longtemps aimé et sa poésie se retrouve dans ce que j’écris, quand je parle de danse, quand je parle de chaos, de combat. J’ai appris des citations par cœur. Mais aujourd’hui, il a pour moi l’odeur du souffre. Ses formulations me suivent et j’en vois maintenant les pires aspects. Je traque les mots qui s’y réfèrent dans mes lignes car je veux écrire la beauté du monde et de la vie, la douleur et la rage en dehors de ses mots. Nous ne parlons pas de la même chose, sa liberté n’est pas la mienne.

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DAWLA – Crise capitaliste au moyen orient


D A W L A

C R I S E   C A P I T A L I S T E   A U   M O Y E N   O R I E N T

Au Nord, un premier front, la région Kurde, les forces du PYD/YPG se sont saisies de l’opportunité historique d’obtenir une région indépendante. Un deuxième front est celui de la vaste zone allant de la Syrie à l’Irak, tenu par l’État Islamique (EI), qui aujourd’hui semble nettement s’essouffler sous les coups de la coalition internationale. De ces deux fronts, le régime  syrien s’est rapidement retiré, se concentrant sur la Syrie « utile », celle des grandes villes et des ports, où est située l’essentiel de l’activité économique du pays. Si on considère l’ensemble du tableau, on est face à ce qui se présente empiriquement comme un éclatement généralisé, une situation purement anomique. Dès lors le bombardement d’Alep et les tirs de roquettes des rebelles sur les zones tenues par le régime, revêtent la même nature « barbare » que les exactions de l’EI, avec l’idée que c’est bien toujours ce qui se passe dans ces pays-là.

Analyser les événements au moyen orient avec des éléments d’ordre macro-économique et géopolitique n’est pas suffisant: la question du « croissant chiite », celle des hydrocarbures transitant par la Syrie, les bases militaires russes et les diverses rivalités internationales jouent alors le rôle de deus ex machina du ce drame. Qu’en 2011, des milliers de personnes soient descendues dans les rues chaque vendredi pour manifester sous les balles du régime, et qu’en Palestine ou se batte avec des pierres ne s’explique plus dès lors que par le fanatisme des manifestants, guidé par l’action d’ organisations secrètes: tout le reste n’est plus qu’économie, diplomatie, rapports commerciaux entre États. Quand on n’a pas affaire carrément à une rhétorique complotiste on a bien souvent affaire à une analyse de type marxiste vulgaire, qui revient à dévoiler une série de déterminations qui prennent leur source dans ce qu’il est convenu d’appeler « l’économie ». Ce n’est pas un hasard si toutes ces analyses reviennent le plus souvent à soutenir le régime el-Assad, c’est-à-dire le statu quo : « l’économie » est une pensée de l’ordre. 

Ce qu’il nous faut tenter de saisir, c’est en quoi les conflits aux moyen orient s’inscrivent dans le moment présent de la crise mondiale du capital, comprise non seulement comme crise économique mais aussi comme crise sociale, dans les conditions particulières de ces société. Il nous faudra saisir les déterminations de cette crise, sans ramener à un seul facteur – que ce soit la religion ou le pétrole – l’explosion sociale généralisée qu’est toute guerre civile. Tentons de saisir en quoi ce moment est aussi le nôtre.

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CONTRE LA GAUCHE DU CAPITAL


CONTRE LA GAUCHE DU CAPITAL

L’idée de révolution semble s’être dissoute en l’air, de même que toute critique radicale du capitalisme. Bien sûr, on admet généralement qu’il y aurait de nombreux détails à changer dans l’ordre du monde. Mais sortir du capitalisme tout court ? Et pour le remplacer par quoi ? Qui pose cette question risque de passer soit pour un nostalgique des totalitarismes du passé, soit pour un rêveur naïf. Mais au regard de notre situation écologique et sociale il est bien nécessaire de porter une critique radicale du capitalisme, de mettre à nu son caractère destructeur, et en même temps historiquement limité.

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CLASSE / RACE : FAUX DILEMME, VRAI PROBLÈME


CLASSE / RACE : FAUX DILEMME, VRAI PROBLÈME

Pour certain le racisme n’a jamais ségrégué les personnes en « communautés distinctes », il faut « l’action d’individus » plus ou moins malintentionnés vis-à-vis de la lutte de classe, de la classe ouvrière et ses institutions pour que tels malheurs arrivent, pour que la lutte des classes soit effacé par la lutte des races.

Comme s’il n’y avait pas eu d’ « affaires du foulard », de déclarations gouvernementales lors des grèves de l’automobile au début des années 1980, de débats sur la construction de mosquées et des menus de substitution dans les cantines scolaires, de tapages médiatiques autour des perquisitions administratives et des assignations à résidence, comme si la « double peine » et l’inflation du soupçon administratif à chaque étape de la vie quotidienne n’existé pas, comme si personne n’aurait entendu parler de l’effondrement des « Twin Towers » sans les xénophobes et les xénophiles, sans qui également le massacre du Bataclan serait sans doute resté « confidentiel ».

Mais pourquoi le « bouc émissaire » est-il devenu « musulman » et n’est pas resté « arabe », « travailleur immigré » ou « immigré » tout court ? La « décomposition du mouvement ouvrier » est un facteur objectif bien général et bien antérieur à la fabrication du musulman comme marqueur racial. Les causes de la « culturalisation » de l’immigré et de sa descendance puis la confessionnalisation de cette « culturalisation » sont des processus réels de la crise et de la restructuration des années 1970 aux années 1980, le regroupement familial, les « deuxième et troisième générations » pour exemple… étudions ces processus. Lire la suite

CRITIQUE DE LA DEMOCRATIE


CRITIQUE DE LA DEMOCRATIE

Depuis une trentaine d’années en France, toute la conflictualité sociale paraît devoir s’exprimer à travers les luttes de la fonction publique, par le biais de grandes grèves orchestrées par les syndicats, dans ce qu’on appelle des mouvements sociaux. La plupart de ces mouvements ont eu pour enjeu de s’opposer à une réforme touchant le service public, ou la gestion par l’Etat de différents éléments ayant trait à la reproduction globale de la force de travail (assurance chômage, sécurité sociale, retraites, etc.) Dans ces luttes c’est affirmé un citoyenisme qui entend faire de la democratie, le moyen indépassable du changement social.

La « démocratie représentative », c’est-à-dire l’État capitaliste parlementaire, n’a plus de légitimité chez une part grandissante des gens, d’où un engouement toujours plus fort des déçu-e-s pour un mot d’ordre, celui de « démocratie directe ». Le mot d’ordre de « démocratie directe » peut être effectivement une étape vers une critique émancipatrice des hiérarchies et de l’État, et témoigne assez souvent d’une authentique volonté d’égalité réelle ( quoi que pas toujours, l’extrême-droite s’en servant de plus en plus comme cheval de Troie de diffusion de ses idées). Les « assemblées générales » (AG), sont souvent nécessaires dans une lutte, mais leurs répétition et leur mystification comme incarnation de la democratie est elle un moyen de lutte émancipateur, cette forme de democratie est elle même un horizon souhaitable ? Lire la suite

A BAS LES RESTAURANTS


 
« Y’en a marre ! Ce sera le dernier client chiant. Le dernier connard de gérant. La dernière engueulade avec un collègue. Le dernier plat puant de moules. La dernière fois que tu te brûles ou te coupes parce que tu es dans le speed. La dernière fois que tu te promets que tu donnes ta démission demain et que tu te retrouves à promettre la même chose, deux semaines plus tard. Un restaurant est un endroit misérable. »
 
« Notre lutte n’est pas contre le geste de couper des légumes, de laver la vaisselle, de verser de la bière ni même de servir de la nourriture à d’autres personnes. Elle est contre la façon dont tous ces actes se rassemblent dans un restaurant, séparés d’autres actes, pour faire partie de l’économie et faire croître le capital. Le point de départ et de fin de ce processus est une société de capitalistes et de personnes obligées de travailler pour eux. Nous voulons une fin à cela. Les luttes des travailleurs de restaurant visent ultimement à créer un monde sans restaurants et sans travailleurs. »
 

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CRITIQUE DE LA LIBERTÉ D’EXPRESSION


CRITIQUE DE LA LIBERTÉ D’EXPRESSION

On entend beaucoup parler de liberté d’expression ces derniers temps. Que ce soit avec le massacre de Charlie Hebdo ou quand votre oncle raciste se plaint « qu’on peut plus rien dire de toute façon ! ». La liberté d’expression semble attaquée de toute part et à travers elle c’est notre « démocratie » capitaliste en elle-même qui semble en danger. Revenons donc sur ce concept.

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PHILOSOPHER 15# | Le temps des machines – Bergson et Heidegger


Dans cette épisode on aborde le temps et les machines à travers 2 auteurs apriori semblable mais franchement opposés: Bergson et Heidegger. Qu’est ce que « la durée pure », une « temporalité authentique »? Quel lien entre les machines et notre rapport au temps? Qu’est ce que l’homme dans le temps? Plein de questions qui opposeront une pensée potentiellement émancipatrice, et une pensée réactionnaire qui sera aux racines philosophiques d’un capitalisme autoritaire et nationaliste: le nazisme.

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LECTURE 5# | LIBÉRONS-NOUS DU TRAVAIL – Précariat et ubérisation – M.A.R.


Nous sommes désormais moins prolétaires que précaires, et le précariat est à interroger comme catégorie de sous-prolétariat qui tend à se généraliser. A la différence du « lumpen-prolétariat » pensé par Marx comme « soupape » à même de « flexibiliser » ledit coût du travail pour le patronat et réserve de force de travail, le précariat désignerait une nouvelle condition générale du capitalisme post-moderne. En effet, il s’agit moins de vendre sa force de travail pour se faire exploiter que de s’auto-exploiter. C’est ce qu’on commence à appeler « l’uberisation » de la société, produit de la désintégration du statu quo de la réalité du travail salarié jusque-là.

Source du M.A.R.:
https://mouvanarev.wordpress.com/2017/12/11/liberons-nous-du-travail/comment-page-1/#comment-21

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LECTURE 4# | Critique du travail – Benoît Bohy-Bunel


Dans un contexte où la catégorie du « travail », comme projet matériel, produit des suicides toujours plus fréquents, des burn out, des inégalités toujours plus fragrantes, des législations toujours plus scandaleuses (loi El Khomri, lois Hartz allemandes, Jobs act italien, loi Peeters belge, etc.), un chômage de masse, une misère, toujours plus criante, des formes d’exclusion, de racismes, de discriminations patriarcales toujours plus abjectes, des désastres écologiques irréversibles, il ne devrait pas être si difficile d’appeler à son abolition! Hélas, reste difficile, dans les faits, car les discours conservateurs et idéologiques des politicard de l’extrème droite à l’extrème gauche, les écrans de fumée du travaillisme, sont ce qui demeure le plus massivement « visible ». Brisons ces écrans!

Source et blog de Benoît Bohy-Bunel:
http://benoitbohybunel.over-blog.com/2016/10/la-critique-radicale-du-travail-et-son-incompatibilite-structurelle-avec-le-principe-spectaculaire.html

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CONQUÉRIR NOTRE AUTONOMIE


CONQUÉRIR NOTRE AUTONOMIE

On bétonne, la planète surchauffe, les écosystème sont exterminés. Nos conditions de vies sont de plus en plus fragiles, et tout espoir d’amélioration a disparu.On ne revendique plus le maintien de l’emploi mais des indemnités, on ne revendique rien mais on se révolte contre tout ce qui fait nos conditions d’existence. Quel sens peut avoir une grève corporatiste quand on sait que l’on aura 36 taffs différents dans une vie ? Alors comment construire la société de demain ?

Dans cet effondrement, ce documentaire critique présente les moyens théoriques et pratique de construire une société égalitaire et libertaire, de conquérir notre autonomie. Différentes pensées critique sont abordées pour construire une stratégie efficace, pour que le vivant se déploie face au système marchand dans sa totalité. Il nous faut maintenant réfléchir à ce que pourrait être une société sans travail – ce qui ne veut pas dire sans production, mais sans usines, sans chronomètres, sans souffrances.

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LECTURE #3 : Qu’est-ce que l’écologie sociale ? – Murray Bookchin


LECTURE #3 : Qu’est-ce que l’écologie sociale ? – Murray Bookchin

 

 
L’écologie sociale appréhende notre société comme un ensemble liés et divers. En étendant le concept d’écologie au social, Murray Bookchin en fait un outil déterminant pour analyser les rapports de dominations de notre modernité capitaliste. Comme arme théorique, l’écologie sociale permet, de plus, de déployer une société libérée de toute autorité, de toute domination.
 
Largement méconnue en France, Murray Bookchin est un auteur libertaire fondamental de notre époque qui a déjà influencé de nombreuses luttes à l’internationale.
 

Cette vidéo est une lecture d’une grande partie du livre auquel j’ai recoupé quelques parties pour réduire la durée de la vidéo

Vous pouvez trouver l’œuvre complète ici :
https://inventin.lautre.net/livres/Bookchin-qu-est-ce-que-l-ecologie-sociale.pdf

 
 

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PHILOSOPHER 14# | L’idéalisme allemand – Kant et Hegel


PHILOSOPHER 14# | L’idéalisme allemand – Kant et Hegel

Dans cette épisode on aborde l’idéalisme allemand à travers 2 grands auteurs: Kant et Hegel. Qu’est ce que « l’entendement », qu’est-ce que la raison, qu’est-ce que la science, la dialectique ou encore quel importance peut avoir l’histoire dans notre compréhension du monde et de l’Esprit comme réactualisation du concept de Dieu. Plein de questions qui détermine de grands axes de pensée contemporain ou la liberté est abstraite et la raison est oppressive.

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LECTURE 2#| Complet/ Autonomie individuelle et force collective – Alexandre Skirda


LECTURE 2#| Autonomie individuelle et force collective – Alexandre skirda

Lecture de « Autonomie individuelle et force collective.
Les anarchistes et l’organisation. » d’Alexandre Skirda

20 étapes déterminantes dans l’histoire de l’anarchisme depuis ses origines jusqu’à 1968. Les pensées de grands noms anarchistes sont étudiées comme Bakounine, Kropotkine, Malatesta, Pouget, Makhno mais aussi Proudhon, Stirner, Voline, et bien d’autres. De la propagande par le fait, à l’action directe syndicaliste, les grands concepts anarchistes sont étudiés au regard de l’histoire et de leurs spécificités organisationnelles. Comment constituer un mouvement anarchiste souple et puissant, c’est à cette question que l’histoire nous apporte des éléments de réponses.

Cette adaptation a été réalisée en recoupant certaine partie au texte d’origine pour des questions de longueur, l’œuvre complète est ici:
https://fr.scribd.com/document/53691656/Autonomie-Individuelle-et-Force-Colletive-Les-anarchistes-et-l-organisation-de-Proudhon-a-nos-jours

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LECTURE 2#| 20/20: Se donner les moyens de ses fins


LECTURE 2#| 20/20: Se donner les moyens de ses fins

Lecture de « Autonomie individuelle et force collective.
Les anarchistes et l’organisation. » d’Alexandre Skirda

Vingtième partie sous forme de conclusion. Nous avons étudié l’histoire du mouvement anarchiste en France, Espagne et Russie. Nous avons appris beaucoup et il s’agit maintenant de s’organiser, fort de cette expérience passée. L’anarchisme social au sens large a ouvert la voie à des pratiques émancipatrices, elle a était l’expérimentation la plus authentique d’abolition de la société de classe. Il s’agit aujourd’hui de lui redonner sa place dans l’histoire pour relever les défis écologiques de notre temps

Cette adaptation a été réalisée en recoupant certaine partie au texte d’origine pour des questions de longueur, l’œuvre complète est ici :
https://fr.scribd.com/document/53691656/Autonomie-Individuelle-et-Force-Colletive-Les-anarchistes-et-l-organisation-de-Proudhon-a-nos-jours

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LECTURE 2#| 19/20: La sortie du tunnel : mai 1968


LECTURE 2#| 19/20: La sortie du tunnel : mai 1968

Lecture de « Autonomie individuelle et force collective.
Les anarchistes et l’organisation. » d’Alexandre Skirda

Dix-neuvième partie sur un retour en force de l’anarchisme. Le mai 68 français voit le retour des drapeaux noir, du lyrisme révolutionnaire. La critique de la vie quotidienne semble ouvrir les champs du possible. Malheureusement le mouvement anarchiste passera dans cet évènement comme un ectoplasme. La Fédération Anarchiste possède maintenant des bons moyens de propagande, espérons et construisons un mouvement libertaire puissant.

Cette adaptation a été réalisée en recoupant certaine partie au texte d’origine pour des questions de longueur, l’œuvre complète est ici :
https://fr.scribd.com/document/53691656/Autonomie-Individuelle-et-Force-Colletive-Les-anarchistes-et-l-organisation-de-Proudhon-a-nos-jours

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LECTURE 2#| 18/20: L’OPB et la FCL (Fédération Communiste Libertaire)


LECTURE 2#| 18/20: L’OPB et la FCL (Fédération Communiste Libertaire)

Lecture de « Autonomie individuelle et force collective.
Les anarchistes et l’organisation. » d’Alexandre Skirda

Dix-huitième partie sur une période peu connu de l’anarchisme. Après la seconde guerre mondiale une fédération anarchiste est fondé sous de bon auspices. Malheureusement l’organisation se désagrégera jusqu’à devenir des chapelles groupusculaires. Les anarchistes mènerons cependant une vrai lutte de classe, renouvelant leur pensée et s’impliquant contre le colonialisme français.

Cette adaptation a été réalisée en recoupant certaine partie au texte d’origine pour des questions de longueur, l’œuvre complète est ici:
https://fr.scribd.com/document/536916…

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LECTURE 2#| 17/20: La CNT-FAI en 1936-1939


LECTURE 2#| 17/20: La CNT-FAI en 1936-1939

Dix-septième partie sur un évènement fort pour l’anarchisme. La terre promise de l’anarchie était l’Espagne, depuis longtemps les espagnoles se préparaient et face au fascisme, les anarchistes passent à l’action. Une expérience riche pour le mouvement, autant du point de vue de l’organisation des communes, que pour la défense de la révolution. Malgré tout, les anarchistes seront réprimé-e-s, la collaboration avec les républicains les fragilisera et la révolution échouera. Ce qui fut réalisé restera dans les mémoires.

Cette adaptation a été réalisée en recoupant certaine partie au texte d’origine pour des questions de longueur, l’œuvre complète est ici:
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LECTURE 2#| 16/20: Le débat sur la plate-forme


LECTURE 2#| 16/20: Le débat sur la plate-forme

Seiziémisme partie sur un débat important pour l’avenir de l’anarchisme. Le groupe Dielo Trouda veut construire par un débat collectif, une forme d’organisation pour l’anarchie, enrichie par les expériences passées. De grands noms de l’anarchisme y répondront et l’influence des fraternités Bakouniniste est présente. Ce débat inspirera tout une génération de militant.

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https://fr.scribd.com/document/536916…

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POLITIQUER 2# Les Dissociés – Critique du film et de la valeur


POLITIQUER 2# Les Dissociés – Critique du film et de la valeur

Faisons une critique du film des Suricates, « Les Dissociés ».
Les héros de ce film sont ils des strat-upeurs transhumanistes ? Les corps, c’est des ressources naturelles ? Est-ce que le communisme, c’est la mise en commun des corps ?

Le scenario, basé sur la dissociation des consciences d’avec les corps va nous servir de parabole pour développer une critique politique, une critique de la valeur marchande.

+Plus :
http://www.palim-psao.fr/2015/03/presentation-de-la-wertkritik.html

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LECTURE 2#| 11/20: Le congrès anarchiste international d’Amsterdam


LECTURE 2#| 11/20: Le congrès anarchiste international d’Amsterdam

Lecture de « Autonomie individuelle et force collective.
Les anarchistes et l’organisation. » d’Alexandre Skirda

Onzième partie sur un évènement important pour l’anarchisme. Le congrès international d’Amsterdam, 3 jours d’échanges qui fonderons pour l’anarchisme des principes fondamentaux qui incarne l’expérience accumulée du mouvement depuis des décennies. Auto-critique sur la dérive du bombisme, la problématique du syndicalisme et encore d’autres sujets.

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PHILOSOPHER 13# | La modernité – Science et humanisme


PHILOSOPHER 13# | La modernité – Science et humanisme

Dans cette épisode on aborde la philosophie moderne à travers 2 grands auteurs: Descartes et Spinoza. Qu’est ce que l' »individu », qu’est-ce que la raison, ou encore quel relation entre le déterminisme et la volonté, la pensée de l’homme. Plein de questions qui détermine de grands axes de pensée contemporain

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