J’aurais pu commencer,
par 8h17 un matin de Mai.
Mais toutes ces futilités
ne font qu’agacer
Ce qui compte à la naissance,
c’est juste cette grande première.
La plus simple des prises de conscience
quand les poumons, se remplissent d’air.
Puis les muscles s’étirent,
cet enfant est en train de grandir.
Tout ce qui peut nous attendrir,
c’est le voir évoluer, rire, souffrir.
Puis le voir s’affirmer.
Rien à foutre de son adresse,
du nom de son père, sa mère, du reste.
Ce qui compte c’est cet effort.
Cette larme qui coule quand on a tort.
Cette âme qui doute, qui remet en tort.
Tous ces instants bien particuliers,
qui sont notre propriété,
ce qui nous fait, des choses privées.
A travers les autres se réinventer,
face à l’histoire, s’identifier.
Face à l’écran, le refléter.
Vivre au dedans,
ce que l’écran nous renvoie,
mais vivre comment,
quand rien ne ressemble à ce que l’on voit.
Se croire différent,
se voir comme l’enfant de l’instant,
vivre avec son temps.
Être plus qu’une donnée,
un individu isolé,
une inconnue sur leur papier.
Au fond de soi,
ressentir chaque moment.
Sans s’en rendre compte,
manquer des engagements.
Vouloir se rattraper à un rythme effréné.
Stress et contrariété pour se dépasser.
Être figé dans le passé,
oublier de se diriger,
comme si changer
n’était d’aucune nécessité pour évoluer.
J’aurais pu terminer,
Par un soir de Mai,
L’écran est en deuil,
le coeur est en recueil.
Les noms défilent et pourtant…
Tout ce qui compte c’est cet instant.
Ce souffle qui rapproche du néant.
Ce qui marque chaque moment.
Ces futilités qui nous rappellent que ce temps,
n’est que la causalité d’un espace donné.
8h17, l’heure d’un décès, mais pas seulement…
Guillaume Deloison