L’élitisme, fléau français


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Ce qu’il y a d’ironique dans l’élitisme, c’est qu’à vouloir mettre la culture, le savoir et les capacités en avant, pour justement développer au mieux ses aspects de l’activité humaine, l’élitisme crée justement tout le contraire.

La création de disparités aussi violentes, cette culture élitiste, presque royaliste, héritée de notre histoire, nous pousse à penser que la façon la plus naturelle d’apprendre est de répéter ce que d’autres nous enseignent de manière strictement identique, et ce tout au long de notre scolarité. Nous somme évalués sur notre capacité à reproduire le même travail que ce qu’il nous a été demandé. La créativité, ou la personnalité n’a pas sa place dans l’élitisme, il y a la bonne façon de faire les choses et pas d’autres. C’est d’ailleurs pour ça qu’à la sortie des écoles françaises, les enfants n’ont plus confiance en eux. Jamais il ne leur a été demandé de s’exprimer, de créer, de se réaliser, ou peut-être tout au plus en maternelle.

Cette frustration des uns, ne crée pas cependant de reconnaissance des autres. En effet, portée sur un piédestal, la culture crée un sentiment d’injustice, ou encore de colère pour ceux qui ont plus de mal avec les schèmes préétablis. À défaut de créer un engouement pour la culture et le savoir, on se retrouve donc avec une lutte de pouvoir et de reconnaissance. Dans ce jeu des pouvoirs, la culture a pris fonction d’arme pour sanctionner et diviser. La culture n’est plus l’enfant d’une nation et son peuple, mais les décorations d’une élite.

Ce constat a pour effet de créer un désamour de la culture. Le peuple, la majorité tourne au ridicule la culture, et le principe même d’en posséder. C’est l’image du premier de la classe que tout le monde nomme « intello ». Il n’est pas bon d’avoir beaucoup de culture au quotidien. Même si au premier abord, les gens se taisent et écoute, souvent c’est un sentiment négatif qui marquera les esprits si l’information n’est amenée que pour elle-même. Le savoir se doit d’être humble, et lorsqu’il ne l’est pas, il perd toute sa force et sa sagesse. Lorsqu’il perd sa fonction libératrice, L’esprit ne peut que détester cet enfermement.

Mais en plus de créer une division sociale, la culture en paie aussi le prix. Délaissée par la majorité, elle a perdu cette force du collectif qui est intrinsèquement source de développement pour les idées. La circulation des idées qui permet l’émergence de contenu culturel est entravée par le désintérêt des masses. Car en plus de paraître pour certains inaccessible, la culture portée par l’élite à les faiblesses de l’aveuglement de ces derniers. Ces élites qui de tout temps, ont toujours ignoré le caractère actuel de la culture au point de l’ignorer, de déplorer une acculturation, avant de finalement tomber, par leurs erreurs de jugement. Processus naturel si lorsqu’on construit un monde, ce qui est souvent la place des élites, la politique, les médias, l’on ignore les signaux faibles d’une société.

Heureusement, c’est un phénomène qui grâce à internet et ses valeurs collaboratives, tend à diminuer. En effet c’est un monde aux valeurs horizontales qui se dessine et qui permet l’émergence d’une culture populaire de plus en plus forte, déjà annoncé quelques décennies plus tôt par le concept de contre-culture. Malheureusement il n’y a pas non plus que des chefs d’œuvre dans la culture populaire, et ce culte de la stupidité (voir la pub de diesel, Be stupid, par exemple) peut en effet sembler pathétique. Il nous faudra donc faire preuve d’audace pour détruire les limites entre toutes les cultures, pour enfin en voir renaître une riche et multiple.

Guillaume Deloison

Je profite de cette article pour  vous  partager le fait que je publie peu
car j’écris beaucoup par ailleurs,
notamment des projets
de plus grande envergure.